Visions of Mana
Visions of Mana : On ne l’attendait pas à ce niveau ! C’est beau, c’est bon, c’est du grand RPG
Quand on parle de la série des Mana, c’est forcément Secret of Mana qui revient en premier dans les esprits des joueurs. Un des meilleurs Action-RPG de son époque, superbe et avant-gardiste, il profite toujours d’une superbe aura aujourd’hui. Visions of Mana débarque aujourd’hui, 30 ans et quelques épisodes plus tard, avec l’ambiance de redonner ses lettres de noblesse à la licence… avec brio.
De Dragon Quest à Final Fantasy, la liste des mastodontes du JRPG tourne souvent autour des mêmes licences. Pourtant, il y a plus de 30 ans, une série avait réussi à se glisser vers les sommets, notamment grâce à un deuxième épisode qui a su bousculer les codes déjà établis du genre. Seiken Densetsu, ou les Mana en Occident, fait partie de la légende et l’arrivée de ce nouvel épisode intitulé Visions of Mana est forcément un événement en soit.
Revenons d’abord sur ce qui a fait la force de la série des Mana, initialement spin-off de Final Fantasy. Le premier opus, Mystic Quest en Occident, était déjà une petite pépite de la Game Boy, une console qui n’était pas encore connue pour ses RPG. Mais c’est sa “suite”, Secret of Mana, qui a tout changé en devenant immédiatement un des meilleurs jeux de sa génération, ce qui n’est pas peu dire pour un jeu sorti sur Super Nintendo en 1994. En Europe, les JRPG ne sont pas légion à l’époque. Final Fantasy et Dragon Quest ne sont sortis qu’au Japon et aux Etats-Unis, il y avait donc une belle place à prendre dans le domaine. Une direction artistique et des visuels proches de la perfection, une bande-son qui fait encore partie des meilleures aujourd’hui et un système de combat qui même Action et RPG avec la possibilité rarissime à l’époque de jouer à trois, il est difficile de faire mieux. Malheureusement, Seiken Densetsu 3 et Legend of Mana ne sont pas parus en France à l’époque et la série a rapidement perdu de sa superbe avec les épisodes suivants comme Dawn of Mana. Pas de mauvais jeux certes, mais pas des chefs d’oeuvre absolus non plus.
C’est ainsi qu’arrive Visions of Mana, plus de 15 ans après le dernier opus hors remaster/remake/portage. La première bonne nouvelle tient en la présence de Koichi Ishii, créateur de la série, qui signe son retour après 17 ans sur d’autres licences. Ce n’est pas un hasard puisque Visions of Mana se pose clairement comme un retour aux sources et ceci dès l’écran-titre : on y voit les personnages principaux face au gigantesque Arbre Mana avec une musique qui n’est pas sans rappeler Fear of the Heavens, le thème principal iconique de Secret of Mana. Nostalgie vous avez dit ? On est effectivement en plein dedans mais cela reste un bon choix, surtout que le remake fébrile de l’épisode-phare de la saga ne lui rendait définitivement pas hommage.
Au début de l’aventure, on nous expose le contexte. Tous les quatre ans, des âmes sont élues pour servir d’offrandes à l’Arbre Mana afin de le régénérer, protégeant ainsi le monde de multiples catastrophes. Ces élus doivent alors effectuer un périple accompagné d’un gardien d’âmes pour s’assurer d’arriver sain et sauf à destination. Ce gardien d’âme, c’est Val, le héros principal de l’histoire, qui sera vite accompagné d’autres personnages, pour constituer un groupe de cinq personnages. Notez toutefois que contrairement à Secret of Mana, il s’agît bien d’un jeu solo. Dans leur périple, ils vont visiter de nouvelles zones, affronter de terribles monstres et, bien entendu, trouver de puissants avatars élémentaires qui leur octroieront de nouveaux pouvoirs.
Dans les faits, Visions of Mana propose de grandes zones ouvertes dans lesquelles on se balade tout à fait librement. Des points d’intérêts permettent d’identifier des coffres, des quêtes, des points de téléportation, mais aussi des canaux élémentaires qui débloquent des passages. Ainsi, en utilisant l’élémentaire du vent sur un canal approprié, on déclenche une mini-tornade qui nous aide à atteindre des lieux inaccessibles. Si, comme moi, vous avez la flemme de faire tout ce chemin avec vos petites gambettes, vous pouvez aussi monter à dos de Pikul, des sortes de spitz japonais géants. Etonnamment, Visions of Mana semble parfait s’inspirer de Genshin Impact, en moins vertical cela dit, et le fait que le jeu a été en partie fait par une équipe chinoise via Netease n’y est certainement pas étranger. Mais le premier constat est visuel : Visions of Mana est magnifique. En termes de design pur, les environnements sont travaillés, avec des grandes collines et des zones qui nous laissent découvrir de magnifiques panoramas. C’est un plaisir de découvrir chaque nouvelle zone et on s’exclame presque autant que les personnages, subjugués par les décors qui s’ouvrent devant leurs yeux. Une vraie réussite qui comprend aussi lesdits personnages, au style réussi et aux animations travaillées, même si on peut regretter une animation faciale lors des phases de dialogues des plus rigides.
Mais le jeu de Square Enix n’est pas qu’une promenade de santé, alors parlons des combats. Seuls trois des cinq personnages peuvent combattre en même temps. Chacun des combattants possède une attaque normale, une attaque puissanteet un florilège de compétences à utiliser avec des MP. Résolument action, Visions of Mana permet de passer d’un personnage à l’autre en une touche, ce qui nous donne accès à une variété d’attaques, tout en renforçant l’aspect tactique, en choisissant de concentrer ses forces sur un seul ennemi par exemple. On retrouve ici la patte de Square Enix et dans l’esprit, le gameplay n’est pas très éloigné des remakes Final Fantasy 7 à ceci prêt qu’il n’y a pas de barres ATB, s’éloignant ainsi définitivement du semi tour par tour qu’on pouvait retrouver dans Secret of Mana notamment. Toutefois, on retrouve le fameux Ring System, la pause active qui permet de choisir objets ou compétences à utiliser en plein combat grâce à un menu en anneau, une invention de la série pour ceux qui ne le savaient pas. Seul vrai bémol, la caméra est souvent au fraise même si un réglage par le menu permet de limiter la casse. Sans aucun doute, les combats sont une réussite d’autant que les possibilités sont multipliées par le système de classe.