Les Fourmis
Les Fourmis
Les Fourmis de Bernard Werber voient aussi grand en jeu vidéo qu’en littérature !
Les Fourmis, livre de Bernard Werber sorti en 1991, s’apprête à sortir en jeu vidéo. C’est le 07 novembre prochain qu’il est attendu sur PC, PS5 et Xbox Series. Un jeu de stratégie qui avait fait parler de lui pour sa plastique très réaliste. Mais Les Fourmis, c’est bien plus que de la gueule.
Le jeu vidéo Les Fourmis a été annoncé pour la première fois en janvier 2023. L’occasion, déjà, pour le développeur Tower Five (la version de 2022 de XIII : Remake, Lornsword: Winter Chronicle) et l’éditeur Microïds (Les Schtroumpfs : l’épopée des rêves récemment) de vanter la plastique de leur titre. C’est d’ailleurs pour ses graphismes photoréalistes travaillés sous Unreal Engine 5 (impossible, selon le studio, de faire avec des versions antérieures) que Les Fourmis restent dans un coin de la tête des joueurs. Et pourtant, c’est bien plus que de la gueule : c’est un jeu d’aventure et de stratégie au gameplay soigné, accessible, et atypique.
Le livre de Bernard Werber et le jeu vidéo de Microids
Mais avant d’entrer dans un jargon propre au jeu vidéo, Les Fourmis est avant tout un livre de Bernard Werber dont le titre de Microids en est l’adaptation. C’est un roman paru en 1991 qui décrit la vie d’une colonie de fourmis rousses du point de vue… des fourmis elles-mêmes. Le livre dispose d’une aura particulière et fait partie de ces œuvres à lire. Il alterne entre l’investigation des humains à proximité de la colonie et les pérégrinations de différentes fourmis. Bataille à base de char d’assaut ou fuite précipitée à la suite d’une invasion, le livre multiplie les moments incongrus complètement invisibles à l’œil humain.
Dans le jeu, c’est la fourmi n°103 683 que l’on incarne. Une fourmi qui fait office de personnage principal dans le premier tome de la trilogie de Werber. C’est une éclaireuse, plus brillante que la moyenne, qui est à plusieurs reprises chargée de faire l’état de lieux avancés ou de diriger les troupes armées.
La campagne du jeu reprend les événements majeurs du premier tome à travers cinq chapitres, chacun composés de missions à réaliser. Pour avancer, il suffit alors de terminer un certain nombre de missions avant de pouvoir déclencher l’avancée de l’intrigue. De quoi pouvoir s’adapter aux différents profils des joueurs. Les plus pressés peuvent arriver au bout de la campagne en une dizaine d’heures. Une durée qui double pour ceux cherchant à terminer toutes les quêtes. Et ça sans compter les collectibles à trouver.
Ce sont nos compatriotes fourmis qui donnent les quêtes dans une espèce de quartier général. Parler avec elles permet d’en apprendre plus sur le contexte de la mission ainsi que certaines informations parfois capitales à savoir avant de se lancer. Et c’est en échangeant avec elles qu’on se rend compte qu’il manque quelque chose : les dialogues ne sont que des lignes de textes qui s’enchaînent sans bruit, sans son, sans rien. De quoi faire le constat que la narration manque d’impact. En tant que joueur, et même général fourmi, on se sent peu impliqué dans une histoire à grande échelle. C’est autre chose pour les combats, mais ça reste frappant quand même.
Cette narration minime ne rend pas spécialement hommage à l’œuvre originale. À l’heure de poser la manette et de contempler les crédits, on se dit que la campagne solo est moins mémorable que celle du livre. De fait, quelque chose qui s’explique facilement : le roman a plus de temps. Il se concentre sur les faits de guerre de telle ou telle fourmi.
Quelque chose qui s’oppose avec le jeu. Ce dernier met l’accent sur les batailles à “grande” échelle plus que sur les individualités. Et ça marche très bien avec la façon dont s’articule le gameplay, avec l’alternance de trois types de missions distincts.
Quand la fourmi joue à la souris
Les Fourmis est donc avant tout un jeu de stratégie en temps réel (à l’acronyme RTS en anglais). Un genre qui est resté cantonné à l’univers des ordinateurs, qui n’a jamais vraiment percé sur consoles de salon. Difficile de certifier avec précision l’incompatibilité de l’un avec l’autre et de l’autre avec l’un. On peut toutefois supposer que la jouabilité y est pour beaucoup. Les RTS exigent souvent des joueurs un gameplay efficace. Le nombre d’APM, actions par minute, est synonyme pour beaucoup du niveau d’un joueur. Plus il en fait, plus il peut être efficace. Un gameplay qui passe souvent par l’utilisation d’une souris.
Tower Five décide de prendre à revers ce système : la fourmi que le joueur incarne est comme la souris de l’ordinateur. On a forcément besoin d’elle pour initier des actions, qu’elle soit la construction d’une barrière de défense ou le placement des troupes sur la carte. Une caractéristique très efficace : à l’inverse des RTS plus traditionnels où l’on contrôle nos actions en vue du dessus, le fait de contrôler une fourmi en perspective à la troisième personne donne le sentiment d’être au cœur de la bataille. D’être impliqué. On se sent obligé d’être toujours actif !
Il faut donc être efficace dans ses déplacements. Ça tombe bien, il existe les missions d’exploration qui permettent de se faire la main (même si elles sont aussi justifiées par l’histoire). Entre chasse aux lucioles et rapatriement de fourmis alliés, c’est à travers un jeu de plateformes aux environnements différents que l’on se familiarise avec les déplacements particuliers de la fourmi. On peut se servir de l’intégralité du décor, mais il faut de manière générale faire attention aux étendues d’eau.
Afin de ne pas se limiter aux missions, le studio a intégré des collectibles à rechercher. Il est possible d’analyser des déchets humains et de récupérer la perspective des fourmis. Un joli clin d’œil à la trilogie de Werber.
Chifo(u)rmi ou la loi du pierre feuille ciseau
Cette sensation d’incarner une vraie fourmi sur le champ de bataille est renforcée par le rôle de commandante de notre héroïne. C’est elle qui dirige les troupes au combat. Et c’est à travers les missions dites tactiques que l’on apprend les fondamentaux.
La 103 683e dispose de trois légions de fourmis différentes. Les artilleuses (en vert) sont spécialisées dans le tir à distance. Les ouvrières (en bleu) sont à privilégier pour l’appropriation de ressources. Les guerrières (en orange) peuvent ralentir les troupes adverses. Il faut garder en tête que les trois légion peuvent (et doivent) combattre sous un rapport de force : le vert bat le orange, le orange bat le bleu, tandis que le bleu bat le vert.
Ce triangle de force/faiblesse est bien sûr à garder en tête durant n’importe quelle bataille. Mais il ne fait pas tout. Il faut aussi penser au placement des troupes et les déployer au bon moment. Quelque chose étonnamment simple à la manette puisque le contrôle ainsi que le placement des troupes se fait simplement à l’aide des gâchettes. Si l’on peut contrôler nos légions de loin (et surtout d’une zone en hauteur) il reste quand même recommandé d’être à proximité pour être plus précis.
D’autant que la 103 683e peut être décisive : elle dispose de phéromones, aux différents usages sur le champ de bataille. Certains enragent ses troupes qui infligent alors plus de dégâts. Une autre lui permet d’effrayer des légions adverses. Il y a aussi celle du tunnel qui lui permet de jongler entre ses bases rapidement.
En bref, la dimension tactique du jeu est facile à comprendre mais affiche plusieurs degrés de maîtrise qui offre chacun son lot de satisfaction.
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